Etude de dangers des digues et levées
Dans la lettre de décembre 2010 était évoqué le danger des digues de protection et des barrages pour lesquels on considère maintenant que ces ouvrages mettent en danger ceux qui sont protégés, s'ils se rompent. En conséquence, le législateur a prescrit que soient réalisées des études de dangers (EdD) afin d'identifier les points faibles, les interventions à effectuer pour y remédier et définir des mesures de gestion du risque.
La Grande Levée, entre la Loire et le Val d'Authion, est considérée comme une digue de protection classée en catégorie A la plus sévère compte tenu de l’importance de la différence de niveau qui peut être atteinte entre la Loire et le Val et de la population résidant dans celui-ci.
Un arrêté ministériel de juin 2008 définit le plan de l'étude de danger dont on peut retenir les principaux éléments suivants :
- analyse fonctionnelle de l'ouvrage (les objectifs de protection et le système d'endiguement étudié)
- l'identification et la caractérisation des potentiels de danger
- la caractérisation des aléas naturels
- l'identification et la caractérisation des risques en termes de probabilité d'occurrence, d'intensité et de gravité des conséquences
- l'étude de réduction des risques
Une telle étude de danger s'appuie sur une somme de données techniques relatives aux ouvrages (constitution, nivaux, points faibles, visites techniques, etc….) et aux conditions hydrauliques environnantes (modèles de propagation des crues, données bathymétriques, etc…).
Cinq phénomènes de rupture sont pris en compte (surverse, érosion interne de la digue, glissement de talus, érosion des pieds de digues, soulèvement hydraulique) et étudiés pour sept hypothèses de crues avec des périodes de retour de 50 à 1000 ans. A noter qu'une période de retour de 100 ans, qualifiée de crue centennale, signifie que la probabilité qu'elle se produise dans l'année est de 1% et non pas tous les cent ans !
Pour chacun des débits de référence, la ligne d'eau sera définie et confrontée au niveau de protection de la levée. Cela suppose une analyse fine de tous les paramètres et, à titre indicatif, pour la Grande Levée du Val d'Authion cela correspond en un découpage du linéaire en éléments de 50 m soit 1590 profils.
Au terme de cet important travail une étude de réduction des risques est réalisée car il serait vain d'évaluer les risques sans mettre en œuvre la réduction de ceux-ci par l'amélioration du système d'endiguement là où des anomalies ou insuffisances sont apparues. Il convient aussi de mettre en œuvre des mesures de gestion du risque avec, en particulier au niveau du territoire concerné, les mesures de protection des populations (les plans communaux de sauvegarde sont essentiels) et les moyens de réduction de la vulnérabilité des enjeux.
Croire qu'il n'y aura jamais plus de grandes crues, qu'il n'y aura plus de surverses au-dessus d'une levée, voir une rupture, serait faire preuve d'inconscience et le but de ces études de dangers est de faire en sorte de tout mettre en oeuvre pour éviter ou limiter au maximum les conséquences d'une crue exceptionnelle.
Pour ce qui concerne l'EdD de la Grande Levée du Val d'Authion, le planning prévoit qu’elle soit terminée fin décembre 2012, tout comme pour les levées du val de Tours et du Val d'Orléans.
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